Je passe mon temps à me rendre malheureuse. Comme si j'avais pas assez de mes vrais problèmes, je trouve le moyen de m'en imaginer d'autres, de m'imaginer ce que je ressentirais si je vivais ceci ou cela.
Et je m'en rends malade. Des nuits blanches entières à pleurer sur des idées noires, comme si y penser, imaginer, apaiserait ma peine si ça devait arriver. Je ne me dis pas " Tiens si je me torturais un peu ce soir", non. Non, ça me vient comme ça, et quoique je fasse, une idée noire en remplace une autre.
Je ne sais pas être heureuse, je crois, et pourtant, je crois que globalement je ne suis pas à plaindre. Des soucis quotidiens banals, tout au plus. Pas de grands drames actuels, peut être quelques uns passés, mais surmontés depuis longtemps.
J'ai parlé de ce problème à une seule personne, que je connais que sur le net. Parce qu'il a le même problème que moi, l'anxiété, la paranoia, l'imagination qui tourne trop vite, l'hypersensibilité... et que lui a réussi à surmonter tout ça, que ça devient vraiment occasionnel, ça ne lui pourrit plus la vie. Alors il essaie de m'aider, de me pousser dans la bonne direction, mais je me suis rendue compte que je lui faisais revivre des sales moments et que même parfois, je déclenche chez lui quelques "crises". Alors, je me freine, je lui dis que ça va.
Mais, la vérité, c'est que ça ne va plus du tout. Mon entourage s'est habitué à ma mine triste, à mes larmes soudaines et mystérieuses, déjà au lycée une prof me trouvait le regard triste. Il ne me pose plus trop de questions. Mon mari, quelque fois, essaye de comprendre, mais il renonce vite, parce que je peux pas lui parler, je ne sais pas le dire.
Résultat, ça me ronge, ça me bouffe mon energie, ça me rends plus fragile, et canalise mon attention. Ca fait qu'au quotidien, je suis lunatique, versatile, je passe du rire aux larmes en un instant, je m'effondre pour des broutilles, je suis irritable, désagréable. Et je m'en rends compte, alors je me deteste, je culpabilise, et je déprime. Et comme je déprime..j'ai les idées noires.
Sale cercle vicieux, dont il me faut sortir, parce que je me demande si la folie de m'attendrait pas au détour du chemin. Si le dégout de la vie qui est né de mon imagination ne me poussera pas un jour à commettre l'irreparable.
Aujourd'hui, je m'accroche à la vie, parce que j'ai des enfants, parce que je leur dois le bonheur, je leur dois une enfance colorée. Mais je pense que malgré mes efforts pour le cacher, ils se rendent compte que maman ne tourne pas rond. Et ils subissent mes humeurs forcément. Et ça, c'est pire que tout pour moi. A vrai dire, j'y ai beaucoup pensé, et je me suis rendue compte que mourrir demain ne me dérangerait pas, si je n'avais pas les enfants.
Donc, je me lance dans ce joueb, en espérant que ça m'aidera au moins à évacuer un peu, à me rendre plus..égale dans mes humeurs, parce que je sais que garder tout ça en moi ne fait qu'envenimer les choses. J'aimerai pouvoir aussi retrouvé lesp riorités des choses, parce que ma vie part dans tous les sens, je laisse volontiers l'important pour me perdre dans la futilité...à un point assez génant pour certaines choses.
Commentaires :
Sur le fond, comprendre parce que comme une impression de connaître un peu ces sensations, même si chez moi, tout se passe bien, comme un équilibre trouvé entre nous.
Mais difficile de juger, d'apporter même des réponses car chaque vie a ses propres événements qui permettent de gérer le quotidien.
Il est vrai que trouver sa vraie place n'est pas simple, sans taire ses rêves..
olivier