Courte nuit, mal dormi, je suis un peu à coté de la plaque ce matin. Je bois mon café et je repense à hier soir. Tout avait plutôt bien commencé, ça s'annonçait comme un samedi soir pas extraordinaire mais agréable.
On regardait la télé tous les deux. Même si je m'ennuie souvent devant la télé. Mais bon, le but était d'être avec lui. L'émission qu'on regardait se termine, la série qui suivait me tentait pas alors je lui demande si je peux zapper. Il est d'accord alors je mets la 2, chez Ardisson, il ya une femme qui en a vu des vertes et des pas mûres, j'écoute ce qu'elle raconte, ça le déprime, il s'en va et se met sur l'ordi.
Sur le coup, ça m'enerve un peu, il sait bien que je me fous un peu de la télé et que je voulais être avec lui. Je lui propose de zapper, il me dit que non, c'est bon. Passe deux -trois sujets sur la 2, il finit par revenir. Je sors de trois vannes pourries, histoire de chasser les idées noires de ma tête, parce que je viens de voir à la télé m'a perturbée, alors je ris, pour ne pas pleurer. Je rigole et lui, il me regarde, bizarrement, il a l'air attéré, ça le fait pas rire. D'habitude, il délire avec moi, ou du moins il me balance quelques trucs sur mon humour, sur ma propension à me faire des fous rires toute seule, avec des trucs qui ne font rire que moi.
Là non, il me regarde, semble perdre patiente. J'essaie de me calmer, en me disant qu'il est bien rabat joie ce soir, mais c'est plus fort que moi, il faut que j'occupe mon esprit, parce que je suis mal à l'aise, parce que je doute de moi, de lui, du monde. A la télé, il y a un des types qui a marché sur la lune. Il porte une cravate avec des étoiles et des lunes, ça me fait rire, je recommence à délirer, je lui dis " il aurait marché dans une crotte de chien, il aurait choisi quoi comme cravate ?". Il est vraiment affligé, et l'expression de son visage me fait rire de plus belle. Il s'enerve un peu, me repousse , d'un air résigné me dit " bon ok.." et se concentre sur la télé.
Ca me vexe, pas parce qu'il rit pas, mais parce que je sais ce qu'il veut, mais que moi j'ai pas la tête à ça, enfin j'ai besoin de décompresser un peu des horreurs de cette semaine, des réelles et de toutes celles que ça a engendré dans ma tête. Alors, avec un sourire nerveux, je lui balance " ah ouais ok, genre soit on fait un calin, soit tu mates la télé, passer un peu de temps ensemble à parler ou déconner, c'est pas envisageable tant que t'as pas eu ce que tu veux". Il me regarde à peine, me marmonne quelque chose, je change de sujet, pas envie de dispute, pas envie de discussion existentielle, je suis blessée quand il fait ça mais tant pis, j'ai besoin d'être à deux.
Il zappe, tombe sur un truc comique, il ne sourit pas, moi j'explose de rire, à tel point que des larmes coulent sur mes joues, que je peine à reprendre mon souffle. Je m'assoie pour essayer de me calmer, et il me sort "ben faut pas pleurer". Un pas vers moi, il commence à se détendre...Mais, je sais pas pourquoi, j'ai fondu en larmes. 10 secondes avant, je riais, et là je pleurais. Il est surpris, bien qu'habitué à ce genre de revirement, me demande ce que j'ai, je sais pas quoi répondre, parce que je ne sais pas. Il me prend dans ses bras, j'essaie de calmer mes sanglots, il me redemande ce que j'ai. Pas envie de lui dire qu'il m'a vexée, pas envie d'expliquer que c'était blessant son attitude, et je sais aussi qu'il n'y a pas que ça, que ça fait plusieurs jours que je refoule des larmes. Non, juste envie d'être avec lui, alors je réponds juste " ben t'as vu ce que tu me balances depuis ce matin". Et c'était vrai, il m'avait sorti pas mal de trucs blessants, que j'avais pris avec humour en apparence.
Il me dit bon, on est fatigué tous les deux, on devrait aller se coucher. Je lui dis que non, je suis pas fatiguée. Il recommence à zapper, l'air contrarié, il m'assure qu'il fait pas la tête, mais je le crois pas. Je finis par dire " bon, je vais me coucher" , il me dit qu'il fume une dernière cigarrette, puisqu'il arrive. Je me couche, je ne dors pas, je l'attends. Une vague d'idée noire me submerge, je lutte pour refouler mes larmes, je ne veux pas qu'il me trouve encore en train de pleurer. Les minutes s'écoulent, lentement, il n'arrive pas. Je me demande si par hasard il ne se serait pas endormis devant la télé..je vais voir, et non, il regarde un film x, ça lui arrriv ede temps en temps, mais ce soir, ça me blesse encore un peu plus. Il ne m'a pas vue, alors je me recouche, et j'attends. Mon cerveau tourne à plein régime, je me pose des questions, j'essaie de me rassurer, mais j'y arrive pas, j'arrive tout juste à me dire que lui aussi à ses humeurs, que je devrais comprendre ça.
Les minutes continuent de s'écouler, ma tristesse se tranforme en colère, je vais aux toilettes en faisant le plus de bruit possible, puis je vais dans le salon, de suite il me dis " j'arrive" et là, je lui dis " ouais ça fait une heure que tu m'as dit, et moi je t'attends comme une conne" . Il prend un air surpris, me dit " ah tu m'attends", il a l'air coupable, ça m'enerve.
Il vient se coucher, pose sa main sur ma hanche, je ne bouge pas, dis rien. Il ose rien, pas un mot, pas un geste, parce qu'il sait. Je bouillonde de colère mais je ne dis rien, j'ai pas envie de disputes, de reproche et de promesses existentielles.
Je me relève, me mets devant l'ordi en espérant trouver quelqu'un à qui parler, histoire de me changer les idées. Je trouve un copain sur msn, on discute de tout de rien , il sent que je vais pas bien, il a l'habitude alors il essaie de me changer les idées, sans savoir ce que j'ai dans la tête. En même temps, j'ouvre ce joueb, en me disant qu'il faut que ça s'arrête parce que si la soirée a été gachée, c'est pas de sa faute, mais de la mienne, parce que je doute de tout, parce que je me suis exposée toute la semaine, je me suis faite souffrir. Que lui ben..c'est un homme qui a bossé toute la semaine, envie d'un calin mais pas de parler et de rire toute la nuit, il avait pas la tête à ça.. mais ça, j'ai du mal à le comprendre : les autres aussi ont leurs humeurs.
Commentaires :
Re:
mais j'ai une excuse j'aime pas voir les gens malheureux.
Excuse moi.
En fait, ce qui me frappe c'est que tu attends des choses de lui sans lui dire... Je ne le connais pas donc j'envisage deux hypothèses : il s'en fout ou il s'en rend pas compte. parfois c'est meme un peu des deux...
Ce qui est sur, c'est que si tu lui annonce pas la couleur, tu n'as que peu de chances qu'il agisse comme tu le souhaites. Si il s'en rend pas compte, il ne peut pas le sucer de son pouce. Si il s'en fout, il se retranche derriere une confortable ignorance.
La facon dont tu en parles on dirait que tu passe ta vie a essayer de faire des choses pour lui, et que lui ne te donne rien en retour...
Je veux pas dire forcément que c'est un vieux salaud... c'est possible aussi que vous soyez tres différents et que ce qui te parait essentiel ne l'est pas du tout pour lui.
Dans tous les cas, il n'y a qu'une seule solution : parler. Pas accuser, pas exiger. Expliquer, décortiquer, jusqu'a trouver un langage qui convienne aux deux.
Courage courage...
Re:
Oui et non, en fait on est efectivement très différent lui et moi: pas le mêmes centres d'interet, pas les mêmes envies, les mêmes objectifs. On a construit notre relation là dessus..parfois c'est difficile, mais toujours c'est..enrichissant.
Je pense que ce qui me pousse souvent à me mordre la lèvre et a espérer qu'il comprenne sans que je dise, c'est que lui..ne se plaint jamais, ne me reproche quasiment jamais rien, ou alors des petits détails que je transforme volontiers en drame de l'année.
Tu as raison, si je lui dis pas, il peut pas le deviner, mais en même temps, est ce que c'est toujours à lui d'être conforme à ce que j'attends?
Enfin c'est pas clair tout ça, ni dans mes mots ni dans ma tête..
Et puis non, tu n'as pas été trop sèche, je n'écris pas ce joueb pour qu'on me dise que j'ai rason et quela Terre entière fait tout de travers, mais pour y voir plus clair..même si ça doit parfois me malmener un peu..
(j'arrive pas à voir ton joueb, je suis pas très douée, je crois )
Re: Re:
Arfiou...
Vue que je suis encore petite, je parle en connaissance de MA cause...
Enfaite, moi je suis une fille assez dûre, et avec les autres et avec moi.
Je faisait comme toi, je ne souhaite pas parler à mes copains, j'attendais d'eux ce qu'ils ne savaient pas, ne devinaient pas, du coup, ça ne marchait pas plus de 1 mois... ( en plus de ça je suis très exigante)...
Et puis j'ai rencontré mon homme, un mahgrében, sans la culture, quoi que matchiste, un chouya... Et puis je souhaitais qu'il change ce côtè, parce que du mien, je suis EXTREMENT libre... Et tout naturellement, je suis allée vers lui, je lui ai dit ce que je pensais resentait, et même si lui, et moi, devions pleurer, je le disais quand même, parce qu'il couple est fait d'enguelade, d'écart, de liberté, d'amour etc... Maintenant je vois loin, au moins jusqu'aux enfants...
La seule secret, c'est de parler, de dire tout ce que tu as sur le coeur, balance tout, parce que un couple, c'est aussi la communication...
Bref, j'espère que j'ai étais de bon conseil, et si je vise mal, j'en suis déjà désolée...
Bisous et bonne soirée...
A bientôt...
Comment veux tu qu'il sache si tu ne lui dis pas?